Les Archives du Futur Antérieur produisent depuis 2011, une recherche extensive sur les archives de Jacques Thévoz au Cameroun en 1961. Les notes manuscrites, un documentaire, la série de reportages tv et radios réalisés avec Jean-Pierre Goretta et les 449 négatifs sont a présent numérisés et répertoriés. Après plus de 6 années de recherches, ces documents constituent la matière première des expositions qui ont débuté à Yaoundé, en novembre 2016 .
A l’aube des indépendances africaines, un mois après la réunification du Cameroun, en 1961, Jacques Thévoz réalise deux reportages pour la RTS ainsi qu’un film documentaire sur l’éradication du paludisme pour l’OMS, avec son acolyte, le journaliste Jean-Pierre Goretta. Les images qu’il y a prises illustrent l’ensemble du périple qui les a conduits à traverser le Cameroun du sud au nord durant les mois d’octobre et novembre.
Dans le sillage d’aventuriers-ethnologues, Jacques Thévoz a ramené des images qui portent un regard attentionné et attentif sur la diversité culturelle des régions traversées. On y décèle des indices des transformations qui ont entouré les processus de décolonisation, d’indépendance et de réunification. La trace en filigrane de la rencontre entre la tradition et la modernité est palpable, celle-ci constitue une des lignes de force qui traverse toute son œuvre, des années 50 jusqu’à sa mort en 1983.
En 2014, l’exposition La montagne, le roi, le cheval blanc, les vaches, les poules, … mais les moustiques documentait ce voyage sur plus de 1000m2 à la blueFACTORY de Fribourg.
Le moyen métrage Les esclaves de la fièvre ainsi que les reportages pour les émissions de la RTS, Carrefour et Continents sans Visas, Il y a beaucoup de Dr. Schweitzer et Chez Rey Bouba ont été projetés dans le cadre d’une soirée cuisine et culture du Cameroun.
AFA # 07
07.06-31.08.2014
blueFACTORY, Fribourg
Jacques Thévoz, Cameroun, 1961
La montagne, le roi, le cheval blanc, les vaches, les poules, … mais les moustiques
Une exposition de photos d’archives du Cameroun en 1961, tel que Jacques Thévoz l’a perçu en traversant le pays du sud au nord pour le tournage d’un film documentaire sur la maladie du sommeil. Cette présentation conséquente constitue un état des lieux de l’avancée des recherches, du traitement et de la numérisation du Fonds Photographique Camerounais Jacques Thévoz par les Archives du Futur Antérieur.
Située sur le site de l’ancienne usine de la brasserie Cardinal de Fribourg, les Archives du Futur Antérieur investissent les locaux du bas de la tour centrale. La signalétique de l’exposition et le panneau de l’exposition, réalisé par le peintre en lettres Serge Lowrider, guidaient les visiteurs jusqu’à l’exposition. blueFactory, les nouveaux administrateur du site ont depuis détruit cet espace.
Organisée en sections, utilisant la répartition des espaces industriel pour organiser les flux des visiteurs, les petites salles successives permettaient au spectateur d’organiser l’ordre de la visite selon ses envies. L’organisation en spirale des espaces d’exposition permettait de choisir le sens de la visite et éclairait les visiteurs sur les différentes manières de décoder et d’organiser des images.
Passé simple
Cette section, est une présentation des agrandissements originaux en noir et blanc, que nous avons retrouvés. La petite pièce est située juste à gauche de l’entrée, elle est consacrée aux tirages argentiques originaux réalisé par Jacques Thévoz dans les années 60.
Les voyageurs du temps
La deuxième salle est en décalage complet avec la première. A cheval sur deux étages, elle propose une relecture de certaines photographies déjà rencontrées dans la première salle en les reproduisant en différents formats et sur différents supports. Une image géante est imprimée sur une bâche de 4 mètres sur 2. Elle semble régner sur des images reproduisant la montagne, le roi, le cheval blanc, les vaches, les poules et les moustiques. Cette quinzaine d’impressions numériques, collées sur des panneaux d’aluminium sont accroché au mur avec des supports invisible qui les font presque flotter en l’air. A côté du grand chef, le grand escalier de fer, au bout duquel on débouche sur un espace moderne et industriel qui nous inspire des revues aux pages glacées pleines de photos d’architecture ou des présentation de design. Pour souligner cet effet jet lag cosomopolite, les images sont exposées sous plexiglass et amènent une touche de classe en décalage avec l’aspect documentaire et vintage que les archives connotent habituellement. Cet accrochage contemporain propose au spectateur de faire usage de son sens critique et de relire les images en fonction de leur contexte de présentation.
Dark Room
Exposition secrète
Passés composés
Présentation de groupes thématiques d’images reconstituants certains angles suivis empruntés par l’artiste-reporter lors de ce voyage. Imprimées sur du papier, les photographies sont organisées en familles: les mariages, les portraits, les feuilles d’arbres, les musiciens, les citadins, les villageois, … Une petite salle indépendante, au milieu de l’espace accueille un best of des scènes de vies capturées en ville et à la campagne. Montés sur des supports volants en alluminium, ces grands formats insistent sur leur qualité. Ils démontrent la vélocité et la virtuosité du photographe en matière de cadrage et de composition.
Salle de bal Avant après
A Rey Bouba